Deux ans après son unique victoire en Coupe du monde, au Japon, Deborah Scanzio retrouve le continent asiatique pour ses premiers Jeux sous bannière helvétique. La spécialiste des bosses d'Airolo, en lice dès vendredi, espère faire mieux que sa 9e place des Jeux... 2006 à Turin, où elle portait alors les couleurs italiennes.
A 31 ans, cette grande fan du HC Ambri-Piotta - elle possède un abonnement de saison à la Valascia - roule sa bosse dans cette discipline confidentielle mais spectaculaire depuis une vingtaine d'années. Son niveau n'a pas baissé, mais l'arrivée d'une nouvelle génération, notamment des jeunes Américaines, explique selon elle ses résultats un peu en retrait ces deux dernières années.
"Dangereux"
Toutefois, avec quatre podiums en Coupe du monde et une médaille de bronze aux Mondiaux 2007 (un bail!) dans son escarcelle, la freestyleuse léventine a suffisamment d'expérience pour maîtriser les pièges de la piste de Bokwang. "Les bosses de ce tracé sont un peu 'old school', très raides, avec des atterrissages qui peuvent être dangereux", observe-t-elle.
Rien qui ne l'effraie, cependant. Deborah Scanzio, quasiment jamais blessée au cours de sa longue carrière, a appris à gérer le risque. Et à jongler avec ses deux passeports suisse et italien pour se faire une petite place au soleil. Dans la perspective des JO de Turin, en 2006, elle avait rejoint l'Italie, qui montait une belle équipe, avec un coach tessinois (Andrea Rinaldi).
Après douze ans sous les couleurs transalpines, dont trois Jeux olympiques (9e en 2006, 10e en 2010 et 11e en 2014), elle est revenue en Suisse. "Cela avait toujours été mon rêve de participer à des Jeux pour la Suisse", dit-elle. Et le fait que l'Italie ait renoncé à entretenir une équipe de bosses a facilité sa décision.
Deborah Scanzio salive à l'idée de ces joutes sud-coréennes mais aussi de l'étape de Coupe du monde d'Airolo, chez elle, le 10 mars. Et d'ici deux ans, un centre national d'entraînement pour les bosses et le saut (freestyle) doit être construit en Léventine, de quoi motiver la Tessinoise à rester compétitive puis à distiller son savoir auprès de la relève.
En attendant, le premier objectif, vendredi, sera de décrocher la qualification directe pour la finale de dimanche (top 10). A défaut, une deuxième chance, avec dix nouvelles qualifiées, sera encore offerte dimanche, peu avant la finale qui réunira 20 athlètes le même jour.