Ce week-end, les quatre spécialistes de bosses de l’équipe suisse commenceront la nouvelle saison de Coupe du monde à Ruka. Le leader de l’équipe, Marco Tadé, fera son grand retour et épaulera un jeune trio, qui entend bien s’établir dans les points cette saison.
L’équipe suisse de bosses sort d’une saison charnière. En l’absence de Marco Tadé, le leader de longue date de l’équipe qui s’était blessé à l’entraînement dès la compétition d’ouverture, les jeunes talents Enea Buzzi, Martino Conedera et Paolo Pascarella se sont progressivement rapprochés des 30 meilleurs l’hiver dernier, avec notamment une étape importante : Martino Conedera a été le premier à entrer dans le top 30 à Deer Valley, où il a ainsi marqué des points pour la première fois. Une semaine plus tard, il a remis ça lors de la compétition de bosses dual à Chiesa in Valmalenca, où Enea Buzzi a également inscrit ses premiers points en Coupe du monde. Quant à Paolo Pascarella, il a manqué de peu le top 30, en terminant 31e à Deer Valley.
Une saison de confirmation
Après les résultats de l’année dernière, les attentes sont donc élevées pour confirmer ces résultats et établir la jeune équipe de bosses dans les points en Coupe du monde. Giacomo Matiz se veut confiant et estime que Paolo Pascarella parviendra lui aussi à se hisser parmi les 30 meilleurs. « Ce n’est qu’une question de temps ; Paolo a les qualités pour atteindre ces résultats », assure l’entraîneur en chef de l’équipe suisse de bosses. « Les objectifs sont les mêmes pour lui que pour ses coéquipiers : nos athlètes doivent se classer régulièrement dans le top 30. »
Giacomo Matiz s’attend à voir Martino Conedera et Enea Buzzi constamment dans les points – tout comme Paolo Pascarella. « Quoi qu’il en soit, l’objectif pour Martino et Enea sera d’améliorer leurs résultats et de marquer des points lors du plus grand nombre possible de compétitions, en essayant de se rapprocher petit à petit de la 20e place. » En ce qui concerne le jeune trio, il met aussi l’accent sur le deuxième niveau de compétition. « En Coupe d’Europe, ils doivent viser le podium. » Par ailleurs, Giacomo Matiz estime également que son équipe aura de grandes chances lors des Mondiaux juniors à Chiesa in Valmalenco. « Pour Enea, l’objectif sera de répéter son top 6 de l’an dernier et peut-être de monter sur le podium, comme il y a deux ans », dit-il. « Pour Paolo aussi, l’objectif est clairement une place parmi les six meilleurs, mais il peut aussi rêver de podium. »
Le retour de Tadé
Cette saison, le jeune trio pourra à nouveau compter sur l’expérience du leader de l’équipe Marco Tadé, qui s’apprête à faire son retour en Coupe du monde. Le Tessinois, qui fêtera ses 28 ans le 3 décembre, avait chuté l’année dernière à l’entraînement à Ruka. Le bilan a été particulièrement lourd : quatre côtes et la clavicule cassées, ainsi qu’un pneumothorax. Il n’a ensuite participé à aucune étape de Coupe du monde, mais décroché deux podiums en Coupe d’Europe ainsi que deux titres de champion suisse.
Le voilà désormais de retour au départ d’une compétition de Coupe du monde, à Ruka, pour la première fois depuis mars 2022. « Physiquement, il va bien, il a bien travaillé les sauts cet été », confie Giacomo Matiz. « Concernant l’entraînement sur la neige, l’évolution est progressive. » Malgré tout, l’entraîneur en chef se montre confiant. « Il est très enthousiaste et j’espère des résultats positifs. »
L’entraîneur en chef Giacomo Matiz voit la différence d’âge entre Tadé (1995) et les trois athlètes du cadre B Buzzi, Pascarella (tous deux 2004) et Conedera (2002) comme un « joli mélange ». « Marco est le modèle et les autres garçons évoluent à un niveau très similaire, qui leur permet de se stimuler mutuellement, car ils ne veulent jamais être le moins bon. Mais Marco devra lui aussi donner le meilleur de lui-même – les jeunes sont impatients de le battre. »
L’arrivée de Joël Gianella
Si Marco Tadé est le plus âgé de l’équipe, Joël Gianella (15 ans) fait désormais partie du cadre C depuis cette saison. « Pour Joël, il s’agit de progresser en continu, sans grandes attentes en termes de résultats, mais dans tous les aspects : technique, physique et mental », explique Giacomo Matiz. Il participera aux Coupes d’Europe et tentera de se qualifier pour les Mondiaux juniors. Il fait en outre partie des candidats à la participation aux JOJ en Corée du Sud.
La situation est différente chez les femmes. Après les départs à la retraite de Nicole Gasparini et Marla Coch, aucune spécialiste de bosses ne fait actuellement partie de l’équipe. Emilie Foresti, qui a déjà obtenu cinq résultats dans le top 20 en Coupe d’Europe, est sur la voie du retour après de graves blessures ces deux dernières saisons. Elle pourra disputer quelques Coupes d’Europe cet hiver. Dans les catégories d’âge plus jeunes, Giacomo Matiz explique que quelques filles ont été sélectionnées selon les critères de TiSki. « Nous espérons que ces filles feront partie de notre équipe dans quelques années. »
Début de saison à Ruka
Pour les membres actuels du cadre, il s’agit maintenant de s’établir en Coupe du monde lors du coup d’envoi de la nouvelle saison. La première occasion se présentera ce week-end à Ruka. « L’objectif est de réaliser de bonnes manches afin d’engranger de la confiance pour tout le mois de décembre », confie Giacomo Matiz.
Le programme est en effet très chargé. Après Ruka, le rythme hebdomadaire se poursuivra directement avec des compétitions à Idre Fjäll (Suède), l’Alpe d’Huez (France) et Bakuriani (Géorgie). Début 2024, les athlètes en découdront à Val Saint-Côme (CAN), Waterville, Deer Valley (USA), Almaty (KAZ) et Chiesa in Valmalenco (ITA). Giacomo Matiz n’a pas prévu de classement spécifique pour les débuts de son équipe. « En ce qui me concerne, je suis toujours satisfait quand les garçons font ce dont ils sont capables », dit-il. « Car le résultat dépend toujours de nombreux paramètres. »
